"Bien plus qu'un simple moyen de communication, le langage fait partie de notre identité. Il est ainsi important que les députés s'expriment dans leur propre langue afin de pouvoir s'adresser directement à leurs concitoyens et de défendre au mieux leurs intérêts", explique Olga Cosmidou, directrice générale de l'interprétation au Parlement. "Chaque jour, nous réalisons ce petit miracle".
En même temps, "c'est un métier très excitant, à condition de gérer ce stress positif et ces bouffées d'adrénaline. Il faut également être capable d'anticiper ce que les députés vont dire".
Les interprètes travaillent par tranches horaires de trois heures et demie, jusqu'à deux fois par jour. Ils se préparent en parcourant des documents en rapport avec les débats dans leurs langues de travail afin de maîtriser d'éventuels changements de terminologie. Ils consultent régulièrement la presse dans différentes langues afin de s'informer de l'actualité internationale et suivent les derniers développements des sujets traités dans l'enceinte du Parlement européen.
Des acrobates sans filet: Obligé de travailler en temps réel, les interprètes doivent à la fois écouter et parler, ce qui implique qu'ils se concentrent généralement sur le contenu du message plutôt que sur les mots. "Les interprètes réalisent un travail comparable à celui des acrobates de cirque : comme eux, ils se lancent sans filet et une fois qu'un mot est prononcé, pas question de revenir en arrière ! Ils doivent être sûrs de ce qu'ils font", souligne Cosmidou. "La précipitation est leur plus grand ennemi".
Le Parlement, champion ès multilinguisme: Le Parlement est l'institution européenne la plus multilingue et le plus gros employeur d'interprètes au monde. L'interprétation est garantie, dans la mesure du possible, pour les sessions plénières, les rencontres entre chefs de gouvernement, tout comme les activités des commissions et des délégations.
Le nombre d'interprètes varie entre 350 en commission jusqu'à atteindre un pic de 1 000 personnes lors des sessions plénières. Sans oublier une "réserve" externe de 4 000 interprètes freelance qui peuvent être appelés à tout moment.
Les interprètes parlent parfaitement leur langue maternelle et ont un excellent niveau dans au moins deux autres idiomes.
Derrière le miroir: Durant les sessions plénières, trois interprètes par langue se partagent les cabines d'interprétation. Bien éclairées et équipée de chaises ergonomiques, les cabines offrent une vue panoramique sur l'hémicycle.
Visibles mais jamais sous les feux de la rampe, tel pourrait être leur slogan. "Les interprètes sont comme des poissons dans un aquarium : personne ne sait exactement qui ils sont," résume Olga Cosmidou. .
Comme il existe 506 combinaisons linguistiques possibles (23 x 22 langues), il arrive qu'au lieu de passer directement d'une langue à l'autre, on utilise un système une langue dite "pivot" pour faire le relais. Un discours en estonien peut ainsi être interprété en anglais puis, à partir de là, en hongrois ou maltais.
Contrairement aux autres employés du Parlement, les interprètes n'ont pas de bureau propre. Ils disposent d'ordinateurs portables spéciaux, permettant de les joindre en permanence, au cas où il y aurait un changement de dernière minute d'emploi du temps ou de lieu. Sachant qu'un débat ne peut jamais se dérouler sans eux, ils ne peuvent en aucun cas arriver en retard.
Les interprètes voyagent souvent aux côtés de parlementaires qui ont des missions à l'étranger : ils ont parfois la chance de rencontrer des personnalités de premier plan, comme le Dalaï Lama, le Prince Charles ou Bill Gates. Témoins de négociations historiques ou d'accords majeurs, "ils ont leur place au premier rang de l'Histoire", souligne Cosmidou.
Devenir interprète ?
Un diplôme spécifique est requis ainsi que deux années de spécialisation en interprétariat. Pour travailler au sein du Parlement, il est surtout nécessaire de passer un concours. Mais ce n'est pas tout : plus que la formation théorique, Olga Cosmidou met en avant des qualités personnelles particulières : "curiosité, extraversion et amour de la communication".
http://www.europarl.europa.eu/news/fr/headlines/content/20120220STO38575/html/Interpr%C3%A8tes-never-lost-in-translation
Les interprètes qui travailles pour les institutions Européennes sont dans la plus part sur la liste du SCIC, mails les institutions recrutent parfois aussi par le marché privé (agences de traduction ainsi que organisateurs d'événements). Certains habitent au coeur de l'Europe d'autres dans une de capitales Européennes ci dessous.
Amsterdam (Pays-Bas), Athènes (Grèce), Belgrade (Serbie), Berlin (Allemagne), Bratislava (Slovaquie), Bruxelles (Belgique), Bucarest (Roumanie), Budapest (Hongrie), Copenhague (Danemark), Dublin (Irlande), Helsinki (Finlande), La Valette (Malte), Lisbonne (Portugal), Ljubljana (Slovénie), Londres (Royaume-Uni), Luxembourg-Ville (Luxembourg), Madrid (Espagne), Nicosie (Chypre), Paris (France), Podgorica (Monténégro), Prague (Tchéquie), Reykjavik (Islande), Riga (Lettonie), Rome (Italie), Skopje (Macédoine), Sofia (Bulgarie), Stockholm (Suède), Tallinn (Estonie), Varsovie (Pologne), Vienne (Autriche), Vilnius (Lituanie), Zagreb (Croatie).
Dans la plupart des villes ci-dessus j'ai eu l'occasion de travailler en tant qu'interprète. Le plus souvent en français et anglais vers le grec, mais aussi de l'anglais vers le français et de l'allemand vers le français et vice versa.
Eleftherios