Un Nouveau Paradigme de Développement Economique

La réunion éminente sur «  Bonheur et Bien-être : pour une définition d'un nouveau paradigme économique" réunie à l'initiative du Gouvernement Royal du Bhoutan le 2 avril au siège des Nations Unies à New York a franchi une étape majeure dans la direction d'un paradigme durable, holistique, inclusif et équitable pour la communauté mondiale. La conférence a rassemblé quelques 700 responsables politiques et gouvernementaux, érudits, économistes, philosophes, scientifiques, représentants des medias et de la société civile, officiels de l'ONU, entrepreneurs et leaders des principales spiritualités mondiales. Deux cents participants ont poursuivi des discussions soutenues les 3 et 4 avril 2012 pour préciser les objectifs de la conférence : soumettre un rapport au Secrétaire Général des Nations Unies en vue d'une distribution à tous les Etats membres de l'ONU ; distribuer à tous les chefs de gouvernement du monde  un ensemble de recommandations pour définir les politiques économiques nationales, fondées sur le bonheur et le bien-être; rédiger un nouveau paradigme de développement à soumettre à l'assemblée générale de l'ONU l'an prochain ; et, construire un mouvement mondial et élaborer une stratégie de communication visant à renforcer au niveau mondial la compréhension du bien-être et du bonheur et promouvoir le nouveau paradigme économique.

La conférence proposa que le Premier Ministre bhoutanais, Jigmi Yoezer Thinley, convoque une commission d'experts chargée d'élaborer les dimensions de la nouvelle économie. Le Premier Ministre présentera également le rapport de la conférence à la Commission des Nations Unies Rio+20 sur le Développement Durable, qui se tiendra au Brésil au mois de juin de cette année.

 

"Un départ magnifique a été effectué mais c'est vers l'objectif final que nous devons tendre nos efforts" a indiqué le Premier Ministre à la fin des trois jours de discussion. « J'espère que d'ici 2015 la communauté internationale aura adopté un paradigme économique fondé sur la durabilité, engagé à promouvoir un véritable bonheur et bien-être humain, et à assurer également la survie de toutes les espèces avec lesquelles nous partageons cette planète. »

 

Inspirée par la philosophie de développement du Bonheur National Brut élaborée par le Bhoutan, la conférence du 2 avril s'inscrit dans la ligne de la Résolution des Nations Unies de 2011 qui invitait les pays membres « à poursuivre l'élaboration de mesures complémentaires qui prennent mieux en compte l'importance de la poursuite du bonheur et du bien-être dans le développement afin de guider leurs politiques publiques » La résolution a été co-soutenue par 68 pays et retenue par la totalité des pays membres de l'ONU.

 

"Le Produit National Brut a été depuis longtemps la mesure des économies et des politiciens » a indiqué le Secrétaire Général des Nations Unies Ban Ki-moon, lors de son discours inaugural à la conférence. « Mais cet indice ne tient aucun compte du coût social et environnemental du soi-disant progrès. Le Bhoutan a reconnu la suprématie du bonheur national sur le revenu national dés le début des années 70. »

 

Parmi la direction de l'ONU et les représentants de gouvernements se trouvait le Président de la 66e session de l'assemblée générale de l'ONU, M. Nassir Abdul-Aziz Al-Nasser ; le Président du Conseil Economique et Social, M. Miloš Koterec ; et l'administratrice de l'UNDP, Mme Helen Clark, qui présida la session d'ouverture. D'éminents représentants de gouvernements du monde entier prirent la parole, parmi lesquels Mme. Laura Chinchilla, Présidente du Costa-Rica, pays universellement reconnu pour ses réalisations remarquables en matière de préservation de l'environnement et ses réussites exemplaires en matière de développement durable.

 

Mme Chinchilla releva qu'il existe de nombreuses voies vers le Bonheur. « L'histoire humaine, ainsi que les réalités du moment, nous enseignent que les voies du bien-être sont profondément liées au respect de la dignité et à la création d'opportunités permettant la libre poursuite de la réalisation pleine et harmonieuse de notre potentiel dans le cadre de notre milieu naturel et social » dit-elle. « Mais l'initiative la plus globale, unanimement reprise par les Nations Unies, est celle menée par le Bhoutan. C'est grâce à cette initiative que nous nous rencontrons aujourd'hui, dans cette maison de tous les peuples des Nations Unies, et à partir d'aujourd'hui nous serons les acteurs de son évolution. »

 

Représentant le Premier Ministre de l'Inde, la Ministre d'Etat pour l'Environnement et les Forêts, Mme Jayanthi Natarajan, a remercié le Bhoutan d'avoir fait du bonheur un sujet du développement durable. « Nous partageons votre souci de voir le développement humain fondé sur une mesure égale du progrès matériel, de l'intégration sociale, de la vie culturelle, et d'une vie en harmonie avec la nature. » nota-t-elle. « Nos traditions religieuses et philosophiques nous ont toutes enseigné à rechercher la paix intérieure et le bonheur comme but ultime. »

 

La conférence se concentra sur un nouveau paradigme économique où le bien-être et le bonheur seraient l'objectif accepté du développement. « Je crois que la majorité des peuples dans le monde aujourd'hui questionne la validité du mode de vie actuel et la nécessité d'un mode de vie différent » indiqua le Premier Ministre Jigmi Thinley. « Ils recherchent un mode de vie qui soit plus signifiant, durable, juste et équitable, un mode de vie qui mène chacun d'entre nous à un but ultime, qui est le bonheur. »

 

Un panel d'experts s'exprima sur les stratégies permettant d'atteindre cet objectif. Le Professeur Robert Costanza, Distingué Professeur de Développement Durable à l'Université de Portland, et Editeur en chef du magazine Solutions, souligna que s'étaient produits des changements dramatiques dans le monde. « Nous ne vivons plus dans un monde relativement vide, » dit-il. « Nous vivons dans une nouvelle ère géologique. Nous avons également abordé cette question de manière extraordinairement négative. Nous avons besoin de mieux intégrer ces perspectives différentes. Nous apprenons également que les systèmes complexes se comportent de manière complexe. Nous ne pouvons pas nous attendre à ce que les choses se passent en douceur... et le point fondamental ici est que le bonheur humain durable requiert un système de vie écologique et sain, dont je pense qu'il constitue l'un des premiers fondements d'un futur durable et désirable. »

 

Madame Michele Bachelet, Sous-Secrétaire Générale et Directeur Exécutif de UN Women, et ancienne Présidente de la République du Chili, indiqua que le but du bien-être humain doit inclure toute l'humanité – femmes et hommes, filles et garçons. « Quand je parle de caractère inclusif, je me demande dans quel genre de monde vit-on, où, sur 7 milliards d'habitants, 5,1 milliard, soit 75% de la population mondiale, ne sont pas couverts par une sécurité sociale minimale – un monde aux inégalités si grandes, » dit-elle. « Nous avons besoin d'un leadership éthique qui puisse assurer la distribution juste qui est exigée partout, par ceux qui crient et demandent la liberté et la justice sociale dans leur monde ... donc nous avons besoin d'un leadership qui déracine l'avidité, la corruption et la répression. »

 

Le Professeur Joseph Stiglitz, Lauréat du Prix Nobel et Professeur d'Economie à Columbia University, indiqua que l'utilisation efficace des ressources était critique. « Ce que nous mesurons affecte ce que nous faisons, et la raison de la création de meilleurs indices de mesure est de modifier notre politique, et c'est pourquoi ce qu'a fait le Bhoutan est si important – Bonheur National Brut – cela change vraiment le cadre des politiques, » dit-il. « Nous devons être parfaitement conscient que des gens dans notre société, des gens différents font des expériences différentes, et notre engagement envers un développement équitable signifie que nous devons porter notre attention non pas sur les expériences de la moyenne mais sur ce qui arrive à tous nos citoyens, en ce compris ceux en bas ou au milieu. »

 

Alors que les membres du panel se concentraient sur les dimensions du nouveau paradigme économique, la conférence écouta les prises de positions passionnées de personnalités connues pour leurs travaux académiques et réflexions sur le bonheur, le bien-être, le développement durable, l'économie et les traditions spirituelles. Le vénérable Matthieu Ricard, érudit bouddhiste, du Monastère de Shechen au Népal, souligna l'importance de l'entrainement de l'esprit et la compréhension du bonheur comme d'une aptitude. « En fin de compte, c'est notre esprit qui traduit les conditions extérieures soit en bonheur authentique, soit en malheur » expliqua-t-il. «  C'est à notre esprit que nous avons affaire du matin au soir. C'est notre esprit qui peut être notre meilleur ami ou notre pire ennemi. Ainsi, nous ne devons pas sous-estimer le pouvoir de l'esprit de provoquer le bonheur ou la souffrance. Le Bonheur est un état d'être qui vient avec l'amour altruiste et la sérénité, qui peut être cultivé comme une aptitude jour après jour, mois après mois. »

 

Le 2 avril 2012, jour précédant la conférence, l'Institut de la terre (Earth Institute) de l'université de Columbia tint une réunion de quelques 100 universitaires, scientifiques et philosophes, en ce compris quatre Lauréats du Prix Nobel, et rendit public le « Rapport sur le Bonheur Mondial ». Le rapport présente des outils méthodologiques, des procédures d'évaluation et un support scientifique pour la mesure du bonheur comme indicateur de développement et établit également un classement des pays du monde sur la base de ces nouvelles dimensions.

 

D'après le Professeur Jeffrey Sachs, Directeur de l'Institut de la terre (Earth Institute) de l'université de Columbia, la collecte à grande échelle de données sur le Bonheur améliorera l'élaboration de politiques macroéconomiques et peut orienter le service fourni. « Quatre étapes pour améliorer l'élaboration de politiques publiques sont la mesure du bonheur, l'explication du bonheur, la mise du bonheur au centre de l'analyse, et la traduction de la recherche du bien-être dans l'élaboration et la fourniture du service, » dit-il.

 

Parmi les distingués chefs spirituels se trouvaient l'Abbé Roshi Joan Halifax, le Vénérable Matthieu Ricard, Swami Atmapriyananda, Rabbi Awarham Soetendorp, Kalsang Gyaltsen, Jane Carpenter, Ken Kitatani, et d'autres, qui expliquèrent à la conférence l'importance du bien-être et du bonheur du point de vue spirituel, et guidèrent la réunion dans une méditation et une prière silencieuse.

 

La Conférence des Nations Unies sur le Bien-être et le Bonheur a été suivie par plusieurs millions de personnes par le biais de média conventionnels ou sociaux qui permirent aux images et sons de media visiblement enthousiastes d'être repris par le monde numérique/digital.

 

Les délégués bhoutanais à la conférence indiquèrent que la réponse globale était extrêmement réjouissante et que les attentes de la communauté mondiale était quelque peu intimidantes mais également inspirantes pour le Bhoutan.

 

Pour tout détail complémentaire, merci de contacter : Sonam Tobgay

 

Elef:

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